Emploi et salaire : les grandes caractéristiques
Cette fiche est basée sur différentes sources : Dares, enquête Acemo 2018 sur les TPE ; Insee, Dares, Enquête conditions de travail 2016 ; Dares Résultats, « Le temps de travail dans les TPE », avril 2019.
Emploi
Les très petites entreprises de 1 à 9 salariés regroupent 20 % de l’emploi salarié privé (hors agriculture), soit 3 millions de salariés. Parmi eux, 28 % travaillent à temps partiel. Un salarié sur deux est une femme. 13 % sont en CDD. 7,4 % bénéficient d’un emploi aidé, dont 75 % dans le cadre d’une formation en alternance (apprentissage, contrat de professionnalisation). Les entreprises emploient en moyenne 3 salariés, plus d’un tiers d’entre elles n’emploient qu’un seul salarié. À ces 3 millions de salariés, il faut ajouter le secteur du particulier employeur, emploi à domicile et garde d’enfant, soit 1,08 million d’emplois (déclarés).
D’autres secteurs plus « marginaux » en nombre d’emploi sont concernés, comme le mouvement associatif de petite taille, les petites industries, les services de l’automobile et les activités non couvertes par une convention collective. L’agrégation de ces données nous amène aux 4,5 millions de salariés électeurs au scrutin de 2016.
Les TPE c’est 1 salarié sur 5, plus de 2 millions d’entreprises dont 33 % appartiennent à un groupe, et 9 % du PIB. Les TPE emploient en moyenne 3 salariés, mais plus de la moitié d’entre elles en emploient 1 ou 2. Les entreprises « mono-salarié » représentent 38,2 % des très petites entreprises. Ce qui caractérise les TPE est une forte diversité de secteurs professionnels et une multiplicité de métiers qui se regroupe néanmoins par grands secteurs : l’artisanat, les professions libérales, le particulier employeur.
Salaire
De façon générale, le salaire moyen évolue positivement avec la taille de l’entreprise. Ainsi, si l’on prend les 2 extrémités, le salaire annuel brut moyen en équivalent temps plein est de 64 235 € dans les entreprises de 5 000 salariés ou plus contre 29 179 € dans les entreprises de 1 à 4 salariés soit 2,2 fois moins (chiffres 2015). Le salaire moyen dans les TPE en équivalent temps plein est donc de 30 385 €, tandis que la moyenne nationale est de 35 979 €. Si on parle en termes de salaire brut horaire, il est en moyenne de 16,50 € dans les TPE contre 19,50 € pour l’ensemble des salariés. Cela reflète notamment un effet de structure. Il faut donc être prudent et conscient qu’il s’agit plus d’une relation de corrélation que de causalité. Autrement dit, ce n’est pas forcément que les patrons de TPE paient « plus mal » leurs salariés, c’est plutôt que la structure de l’emploi est différente. Il y a notamment moins de cadres (10,5 % contre 19,5 %) dans les TPE – or ces salariés tirent la moyenne vers le haut. Dans les TPE, plus de deux tiers des salariés sont employés ou ouvriers contre 46 % dans les autres entreprises – or ce sont les catégories socioprofessionnelles les moins bien rémunérées.
Pour ce qui est des conditions d’emploi, les salariés des TPE sont davantage concernés par le temps partiel avec plus de 27,7 % contre 18,9 % pour l’ensemble des salariés français. Pour les femmes salariées des TPE, ce chiffre monte à 41,1 %. Le temps partiel est prédominant dans l’enseignement privé, la santé et l’action sociale ainsi que dans les arts, spectacles ou autres activités de services. Au sein même des TPE, on remarque que le temps partiel diminue avec le nombre de salariés. On passe de 41,7 % pour les entreprises avec 1 salarié à 21,1 % pour les entreprises qui emploient de 6 à 9 salariés.
En revanche, en termes de précarité, la proportion de CDD est sensiblement proche de l’ensemble de l’économie.
Pistes de débat
Votre classification (et le niveau de salaire concordant) correspond-elle réellement à votre travail ?
Selon vous, la question du niveau de rémunération se pose-t-elle différemment selon que la TPE fait partie d’un groupe ou non ?
Dans certains cas, la TPE ne fait pas de bénéfices (exemple des associations) donc il peut s’avérer compliqué de revendiquer des augmentations de salaires. Dans ces situations, est-ce que davantage de transparence et de démocratie pourrait constituer une réponse ?